C'est, sans doute, à l'origine, une mélodie traditionnelle du répertoire populaire.J. Ockeghem l'habille à quatre voix dès le XVème siècle. D'autres musiciens s'en emparent peu après (Antoine de Févin, Josquin Des Prés,Th. Crécquillon, A. Willaert) dans des polyphonies diverses de trois à sept voix.Josquin, dans sa version à six voix, privilégie l'aspect canonique et les imitations incessantes ne doivent pas cacher une forme ABA, très uli-tilée dans la chanson rustique.Les nombreuses versions profanes ainsi que son utilisation dans des oeuvres religieuses (Missa Petite Camusette de Mabriano de Orto) attestent du succès de cette mélodie pendant les XVème et XVIème siècles.Josquin groupe deux à deux les voix de même tessiture en réservant le canon pour les deux parties centrales. Dans le cas d'une exécution pardes solistes ou en petit effectif, il serait préférable, pour garder la même couleur et l'équilibre sonore, de faire chanter la troisième partie par un ténor.L'exécution veillera à être alerte, le mode de mi – celui de la déploration – étant contrecarré par les triolets, plein de vigueur. La mort ici n'est que symbolique !