Composition de Max Bruch, arrangement choral SATB de Bruno Gousset, texte de Bernard Lallement
Bruno Gousset nous confie :
" Cela faisait longtemps que Bernard Lallement m’avait proposé de faire un arrangement choral de l’adagio du 1er Concerto pour violon de Max Bruch qu’il chérissait particulièrement. J’avais donc établi une esquisse (transposée de mi bémol majeur à si bémol) regroupant les principaux motifs mélodiques, afin qu’il écrive un poème adaptable à la musique. Je souhaitais des paroles ayant comme thème la sérénité du soir ou de la nuit, d’un sentiment assez abstrait, presque philosophique. Grand admirateur et imitateur de la poésie parnassienne, il concocta, à la faveur (si l’on peut dire) du confinement de 2020, une description - beaucoup plus concrète que ce que j’avais imaginé – d’un paysage, qu’il retoucha à plusieurs reprises pour en retirer quelques aspects trop «palpables», notamment l’irruption soudaine d’une troupe de korrigans qu’il s’est décidé à supprimer. Tout s’est passé par échanges informatiques, puisque nous n’avions pas la possibilité de nous rencontrer. Je garde de ces échanges un merveilleux souvenir dans une période très incertaine et pénible, et ce fut notre dernière coopération de son vivant.
Ayant respecté l’harmonie et l’écriture de l’original, le style de cette pièce appartient au romantisme allemand. Il n’y a donc pas de réelles difficultés quant à la compréhension et à l’intonation des lignes mélodiques. Cependant, mon intérêt pour la polyphonie occasionne des superpositions de texte qu’il convient de clarifier lors de l’exécution, d’autant qu’il n’était pas toujours aisé de rendre vocal un matériau à la base purement instrumental que je me suis ingénié à respecter. Il faut également savoir passer d’épisodes méditatifs (le début et la fin) à un moment de lyrisme plus intense (mesures 38 et suivantes), amené progressivement depuis la mesure 30."
Durée : environ 3'45