L’accompagnement de ce canon est écrit sur une formule rythmique « trois pour deux », une formule fréquente, par exemple, dans certaines musiques d’Amérique du Sud. Il peut être intéressant de faire prendre conscience aux choristes de ce rythme en leur apprenant à le jouer en percussion corporelle. Par exemple une main frappe les trois temps sur la poitrine, l’autre frappe les deux temps sur la cuisse. On peut aussi le transposer sur des instruments à percussion. Dans tous les cas, la nature de ce motif rythmique apparaît mieux si la main qui fait les noires pointées a un son clair et sec, du genre « tak », et la main qui fait les noires un son plus sourd et mat, genre « doum ». L’accompagnement piano, qui joue librement sur ce motif rythmique, peut aider à la mise en place du canon. Sur les paroles il bat comm’ ça tout bas, tout bas...: noter l’accent sur le il ; comme les voyelles « a » sonnent naturellement, il convient de les atténuer, d’autant plus que il et comme sont sur une note grave. Léger appui sur il, très léger sur bat. Les mesures 9 à 16 et 25 à 32 sont à chanter avec légèreté. Ecoutez le coeur des gens comme il bat tout doucement : chanté très legato, avec une certaine tendresse... Mais le coeur d’un enfant va toujours de l’avant, lui il n’a pas le temps, pas le temps: plus enlevé (sans changement de tempo) : bien articuler les consonnes pour faire ressortir le rythme. Marquer la syncope sur lui, il n’a pas le temps...et noter les nuances mesure 24 sur les trois noires de pas le temps : le mot temps léger et en valeur brève pour pouvoir respirer. Mesures 16-17, l’intervalle de septième ré-do n’est pas évident pour tous les chanteurs. Il le sera mieux s’ils ont conscience de l’harmonie (passage de septième de dominante sol à tonique do), d’où l’importance de l’accompagnement. Le canon peut se faire également à deux voix en entrant sur (1) et (3).