Agnus Dei (2ème) de la Missa “Gaudeamus” et le deuxième également de la Missa “Mater patris” Les messes des compositeurs franco-flamands incorporent toujours des jeux d'écriture mettant en valeur la virtuosité contrapuntique des auteurs.
L'utilisation de cantus firmus, d'emprunts divers qui se combinent savamment ainsi que la technique canonique émaillent ainsi cette production. Par ailleurs, l'écriture d'une messe complète a établi implicitement, au fil des décennies, un code précis dans la gestion musicale des différentes parties de la messe. Par exemple, pour la dernière section d'une messe à 4 voix, le premier Agnus Dei est à 4 voix, le dernier souvent à 5 ou plus et l'Agnus Dei intermédiaire dans une texture moindre. Dans deux de ses messes, Josquin Desprez combine les deux tendances, l'Agnus Dei central étant un canon à deux voix, volontairement sobre pour mieux mettre en valeur les parties qui l'entourent et procurer ainsi une plage de repos et de méditation. Il importe donc pour les chanteurs de laisser filer la ligne mélodique sans jamais l'interrompre et d'être attentif à cette superposition des deux voix qui tantôt se rapprochent, se complètent ou s'expriment d'une façon plus indépendante. De la légèreté avant tout, ici l’ “agneau de Dieu” s'est fait papillon...